La qualité graphique du coulé est un point souvent négligé dans les petits outils d'édition. Ceux là se contentent généralement de dessiner soit des courbes trop fines, soit des arcs de cercles épais (avec des bouts arrondis).
Dans la gravure traditionnelle la liaison n'est pas qu'un simple arc de cercle, mais elle peut prendre des formes très variées. Certains compositeurs en ont fait une indication de grande importance, qui permet à l'instrumentiste de suivre la ligne mélodique au premier coup d'1#1il. Les liaisons de Ravel, par exemple, permettent de différencier les notes qui doivent être jouées avec la main gauche de celles de la main droite (pour le piano). Les liaisons traversent ainsi les portées et prennent des formes presque aléatoires. La figure 1.24 montre un extrait où 2 coulés se croisent en changeant de portée.
Par ailleurs une liaison n'est pas qu'un tracé de ligne, il faut aussi qu'elle soit épaisse au milieu et pointue sur les bords, tradition d'esthétique héritée de la plume.