La représentation musicale classique occidentale, sous forme de partition, est souvent mal adaptée aux 1#1uvres contemporaines. Il n'existe, en effet, pas de notation normalisant l'utilisation des variations micro-tonales, des glissando complexes, des variations de vitesse des vibrato, des possibilités d'improvisation, etc. Bien entendu, chaque compositeur aura son propre système de notation et laissera à l'interprète la tâche de l'apprendre puis de le déchiffrer [46].
L'évolution de la représentation musicale s'est faite selon deux approches. La
première et la plus évidente a priori, consiste simplement à élargir le dictionnaire des
symboles musicaux de manière cohérente et reconnue, de façon à intégrer toutes les
innovations survenues dans le domaine de la musique tout en restant dans le cadre d'une
partition classique. Cette démarche implique une mise à jour constante de la
notation, qui devient d'une complexité et d'une lourdeur croissantes. La seconde approche est plus
ambitieuse : plutôt que de s'encombrer d'une notation manquant de souplesse, on préfère
s'affranchir de ces contraintes en tentant de créer un nouveau système de représentation
musicale radicalement différent. De telles tentatives sont nombreuses et toutes ne prétendent
pas répondre à des critères universels. Cependant, on peut dégager trois points communs ;
toutes visent :
On peut citer comme exemples de tels systèmes :Music Structures de Mira Balaban, qui remplace la représentation musicale classique par une représentation déclarative proche de Lisp, ou SmOKe (Smallmusic Object Kernel) de S. T. Pope qui, plus qu'un système de représentation musicale, est un ensemble de spécifications orientées objet indiquant ce qu'un tel système devrait être [44]. Les différentes tentatives de notation contemporaine restent justement de simples tentatives individuelles, souvent non reconnues. Le seul système de notation musicale standardisé est la partition classique. Nous nous en contentons dans le cadre de cette thèse.