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Liberté d'édition : que faut-il éditer ?

Utiliser un traitement de texte conçu pour l'anglais pour écrire du français peut certaines fois devenir très pénible. L'utiliser pour écrire de l'arabe ou du chinois est carrément impossible. Faut il persister à vouloir faire un outil d'édition recouvrant toutes les sortes de musique ? Il existe plusieurs catégories de notations musicales. Il est évident qu'un système conçu pour la notation occidentale classique ne pourrait pas éditer la musique médiévale ou la musique chinoise. Il ne pourra traiter que les notations faisant partie de la même famille et intégrant un minimum d'hypothèses de base (des portées, des notes, de gauche à droite, etc.). À partir de là, il faut au contraire autoriser le maximum de liberté dans le cadre de cette notation.

La partition musicale va beaucoup plus loin que le texte quant au rapport entre le fond et la forme du document. En effet, il a été possible de faire de bons outils d'édition et de mise en page textuels avant d'y intégrer des correcteurs orthographiques. En musique par contre, la mise en forme d'une partition est intimement liée au fond musical lui-même. Les graveurs musicaux sont généralement de bons musiciens.

Certains logiciels comme Notewriter sont de véritables logiciels graphiques très proches des logiciels de dessin. Seulement au lieu de disposer d'outils comme un rectangle ou un cercle, l'utilisateur dispose d'objets graphiques comme une noire, une croche ou une clef de sol. Ces outils n'ont aucune notion de grammaire musicale et permettent à l'utilisateur de placer ces objets n'importe où et n'importe comment. Le nombre d'utilisateurs de ces outils est non négligeable, et ils y viennent souvent par nécessité. Ce sont les seuls programmes qui autorisent l'édition des partitions très complexes. D'ailleurs, en général, ce qu'ils permettent d'éditer n'est pas faux, mais ce sont plutôt des possibilités de la notation classique que la plupart des logiciels n'intègrent pas, par ignorance ou par souci de simplification. Ces programmes démunis de grammaire musicale ne posent donc aucune limite, cependant, le revers de la médaille est qu'ils ne contiennent aucun outil d'aide à l'édition comme le placement automatique, ou l'alignement vertical des notes.

La vraie question qu'il faut se poser est : qu'est-ce que le musicalement faux ? Pour un programme d'édition, la réponse est : tout ce que je n'arrive pas à traiter ! Or le plus grand inconvénient de certains programmes est que traiter veut dire non seulement éditer mais aussi jouer, transposer, enregistrer accélérer, etc. Se servant généralement d'interface MIDI, ils sont ainsi bloqués par leur polyvalence et ne permettront d'éditer que ce qu'ils arriveront à coder en MIDI, ils garderont donc une vision très linéaire et très statique de la partition. Mettre une noire sur une portée, avant de mettre une clef est interdit, car le programme ne saura pas à quelle fréquence la jouer, ainsi la clef doit être à sa place, et la note à la sienne. Un logiciel d'édition doit privilégier et faciliter l'édition et donc l'aspect graphique de la partition avant tout.


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Nabil Bouzaiene 2000-07-12