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Introduction

Le livre a connuu deux grands boulversements au cours des quatre dernières décennies. Le premier fut l'arrivée de l'ordinateur. Le monde de l'édition découvrait alors le support électronique, qui permet de gérer et de stocker une très grande masse d'informations, facilite la saisie, les corrections, les modifications, la mise en page et l'impression. Il se produisit une informatisation en masse de toute la société en général et du monde de l'édition en particulier.

Au départ et à cause surtout de la petite taille des supports et de la lenteur des machines, on se contentait de gérer le fond et la structure des documents, sans s'occuper à l'avance de leur mise en forme. Mais très vite, les machines atteignirent les capacités suffisantes pour gérer des masses beaucoup plus grandes d'informations. On vit ainsi la naissance de documents intégrant des images, des tableaux et du texte sur des supports aussi variés que des bandes magnétiques ou des cédéroms. Les interfaces graphiques et les logiciels interactifs permettaient le traitement de la mise en forme en même temps que la saisie. La structure physique du document (titres, sous-titres, etc.) passait en second devant son apparence.

À peine cette habitude commence-t-elle à entrer dans les m1#1urs que voici la deuxième révolution : Internet.

Le réseau ouvre de nouveaux horizons, il permet la diffusion et la communication à l'échelle mondiale des documents cantonnés à une seule machine auparavant. De nouveau, mais à une échelle beaucoup plus grande, se pose la question de la taille des données. On cherche donc encore une fois, à décrire et à mettre en évidence, avant tout, la structure physique des documents. De plus cela permet non seulement le stockage et la transmission, mais aussi des traitements très variés comme la recherche d'informations, le tri de bases de données, la compression des fichiers, la traduction et la correction automatique, etc.

Ainsi des normes officielles tels que HTML, XML ou encore les formats de fichiers des logiciels les plus répandus comme Ms Word et Xpress permettent de traiter le document avant tout grâce à sa structure.

Mais l'évolution de la partition musicale reste encore très loin de celle du livre classique. En effet, jusqu'au début des années 90, le seul moyen de communiquer une partition était le papier et il n'existait pas de norme ou de standard permettant la description d'une page de partition musicale. Le monde de l'édition professionnelle était déjà informatisé, mais l'échange de fichiers n'était pas possible entre les différents logiciels. Il existait bien des normes de codage audio ou de description de la musique (comme MIDI, Wave), mais elles ne correspondaient pas à la description graphique du document et ne pouvaient donc pas jouer le rôle de standard d'échange entre les différents logiciels de notation. Il existe aussi un certain nombre de formats purement graphiques (gif, jpeg, ps, pdf, etc.), mais ils ne permettent que la visualisation de la partition et ne contiennent aucune information musicale.

D'un autre côté, il existe un certain nombre de formats plutôt minimalistes, comme abc ou Guido. Ces deux formats se contentent de donner la suite de notes; par exemple : do re mi fa est un fichier Guido. Ce genre de format peut être utile pour, éventuellement, transmettre une partition le plus vite possible, mais ne peut évidemment pas représenter une bonne description d'une partition musicale.

Avant d'entrer dans le détail des différents codages, la figure suivante en propose une vue synthétique les répartissant sur un axe dont une extrémité indique une abstraction complète du son, le codage représentant une image, l'autre extrémité indiquant l'option opposée.

Figure 2.1: une classification des codages de partition
Sur la partie gauche de l'axe, figurent les partitions codées comme un dessin. Cette méthode est analogue à la gravure sur bois de la fin du Moyen Âge, et décrit la page de musique comme un ensemble de points. C'est la seule façon d'intégrer une partition dans une page HTML actuellement. En utilisant ce format, l'échange de documents ne peut fournir aucune information structurée, et la recherche de motifs revient à un problème de reconnaissance de formes dont la complexité est notoire. En outre, ce codage produit des flux extrêmement volumineux.

Au centre de l'axe, la partition est vue comme un ensemble de symboles prédéterminés, placés à certains endroits. Cet ensemble peut éventuellement être structuré (une partition est un ensemble de portées, chacune composée d'une suite de signes, etc.) ce qui facilite la recherche de motifs et permet des échanges plus porteurs d'informations. L'utilisation d'une police de caractères réduit considérablement la taille des documents, mais fournit des aspects graphiques stéréotypés, notamment par la faiblesse des outils de mise en page.

À droite de l'axe, la partition est codée par une suite d'événements sonores. La taille des flux tend vers le minimum, l'information graphique étant exclue. Toutefois, certains signes sont parfois indiqués explicitement pour lever les ambiguïtés de la notation musicale tels que choix de la clé et des liens entre croches. La partition est donc vue comme un flux à une dimension, s'approchant ainsi de la typographie, mais rendant difficile le traitement vertical de la partition.


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Nabil Bouzaiene 2000-07-12