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Liberté / modes automatiques

Dans les logiciels de traitement de texte, il est possible de taper un texte justifié, aligné à gauche ou aligné à droite. Ainsi l'utilisateur peut, selon les cas, utiliser l'algorithme de justification ou pas. De même il peut demander que la première lettre de chaque phrase se mette automatiquement en majuscule ou pas, il peut aussi appliquer un vérificateur orthographique s'il le veut.

Au départ les outils de traitement de texte n'offraient aucune possibilité de mise en forme ou de correction automatique, et puis avec l'évolution, ils en ont offert de plus en plus. En musique, l'évolution se fait en sens inverse. Les premiers outils étaient aussi très rigides sur la mise en forme, ils faisaient tout automatiquement : placement des notes, ordre des notes, etc. Les outils actuels cherchent à contourner les mises en formes automatiques pour offrir plus de liberté à l'utilisateur, tout en restant dans un cadre musical, alors que pour le texte les nouveaux outils cherchent à ajouter des possibilités de mise en forme automatique.

Le problème vient, encore une fois, du nombre de paramètres mis en jeu. En effet changer l'espacement entre deux notes, ou le nombre de mesures par ligne, peut nécessiter le changement de la mise en page de toute la partition. La capacité de calcul des machines actuelles et futures permettent de remettre en forme toute la page après chaque changement. Ce n'était pas le cas il y a quelques années.

Nous détaillons ici quelques exemples qu'il est possible soit de traiter automatiquement, soit de laisser au choix du graveur :

-Orientation des hampes à la main
C'est probablement le premier exemple à avoir été fait, il permet de décider de l'orientation des hampes d'une note.

-Métrique
C'est un point plus important qu'il n'en a l'air à première vue. Fixer la métrique et la contrôler permet d'aligner beaucoup plus facilement les événements simultanés. Ainsi, beaucoup de logiciels demandent la métrique et le nombre de mesures par ligne, avant de commencer l'édition, ils peuvent ainsi dessiner une page vide, avec des mesures remplies de silences. Ensuite, il s'agit juste de remplacer les silences par les événements adéquats. De cette façon, ils évitent une grande partie du problème de l'alignement vertical des événements.

-Nombre automatique de mesures
C'est déjà un point plus délicat. La plupart des programmes permettent de décider du nombre de mesures par ligne. Très peu permettent de ne pas le fixer. En effet il est beaucoup plus facile de justifier une ligne, quand on sait à l'avance le nombre de mesures qu'elle contient. Cependant, il faut aussi pouvoir décharger l'utilisateur de cette tâche, s'il veut tout simplement que le nombre de mesures soit calculé en fonction de la densité de la ligne. De plus il faut aussi lui laisser le choix de changer le nombre de mesures en cours d'édition.

-Positionnement automatique des notes/déplacement à la main
Le placement d'une note dépend de trois paramètres :
Un paramètre temporel : la note doit être espacée de façon cohérente de la note qui la précède, et de la note qui la suit. L'espacement dépend des durées de chacune des notes ainsi que de la vitesse globale du passage. Il faut ainsi que la note soit alignée avec les notes des autres voix qui lui sont simultanées.
Un paramètre graphique : la note ne doit pas être collée à ses altérations, ou au contraire en être très éloignée. Il faut donc prendre en compte des paramètres purement graphiques, car une note avec un dièse dure autant qu'une note sans, et pourtant elle n'est pas placée de la même manière.
Un paramètre esthétique beaucoup plus subtil à cerner est nommé par les graveurs équilibre, densité ou fluidité graphique. À défaut de pouvoir quantifier ces critères, il faut donner au graveur l'outil qui lui permettra de corriger l'emplacement de la note, même s'il sort des règles préétablies. Le problème des outils actuels est qu'ils permettent soit la liberté de placement, soit le placement automatique. Il faut permettre les deux.

-Lien automatique ou manuel
Quand il s'agit de lier deux croches, le lien est un lien simple. Quand il s'agit de lier deux doubles croches le lien est double. On pourrait penser que la règle est stricte et qu'il n'y a aucune ambiguïté possible. Pourtant pour certains cas de musique contemporaine, il peut être utile et même indispensable de laisser une liberté totale de décider de la forme du lien et de son emplacement.


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Nabil Bouzaiene 2000-07-12