Un très grand nombre de logiciels d'édition de partitions existe, mais la gravure musicale est encore un
travail très manuel. Pour ne parler que du placement des notes, les graveurs utilisent
l'ordinateur beaucoup plus pour placer les notes où ils veulent, que pour utiliser un
algorithme de justification. L'ambition de polyvalence affichée par la plupart des outils
existants (échantillonnage, édition, synthèse, etc.), en fait des outils d'amateurs qui ne
traitent pas les problèmes jusqu'au bout. À cause de la complexité des problèmes à résoudre
et des coûts que cela engendre, les produits commerciaux se désintéressent de ce domaine
et s'orientent beaucoup plus vers des activités plus en vogue comme le traitement du matériel
sonore, ou la reconnaissance automatique des partitions. Pourtant, de vraies problématiques
de recherche restent jusqu'à nos jour encore non ou très peu étudiées dans ce domaine. Ainsi,
la partition musicale semble être destinée à perdre sa
qualité.
Une partition musicale s'écrit et se lit dans plusieurs sens à la fois. Elle se lit dans les sens horizontal et vertical, pour la séquentialité et la simultanéité des événements. Un sens de profondeur indique la dynamique et l'intensité des événements, et enfin un sens global marque la vitesse et la densité de la musique. Le métier de graveur consiste à faire en sorte qu'aucune de ces dimensions ne soit occultée au profit d'une autre tout en tenant compte d'un facteur esthétique. Dans ce chapitre, nous commençons par un état de l'art de l'édition informatisée de la partition, ensuite nous montrons l'importance de la représentation interne, puis nous détaillons nos choix dans ce domaine. Enfin nous exposons notre l'algorithme de justification.